Pourquoi l’avion ?
L’avion est-il vraiment plus polluant que le train ?
Oui ! D’après l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME), l’avion émet 45 fois plus de CO2 par passager transporté que le train pour une même distance en France (source).
Note : Pour les avions, il faudrait ajouter au CO2 d’autres émissions, telles que les traînées de condensation, qui ont un effet au moins aussi important que le CO2.
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Quelle est la part de l’avion dans mes émissions ?
Ça dépend ! La quantité d’équivalent CO2 dont nous sommes responsables dépend largement de notre mode de vie et de notre environnement. Plus nous achetons de nourriture locale, bio, de saison ; moins nous achetons de vêtements et d’objets électroniques ; moins nous consommons de gaz ou de pétrole, etc.. moins nous émettons de gaz à effet de serre. Et inversement, plus nous consommons, plus nous prenons l’avion, etc… plus notre empreinte carbone est élevée.
D’après le gouvernement (source), l’empreinte carbone moyenne d’un Français s’élève aujourd’hui à 12 tonnes d’équivalent CO2 par an en incluant les émissions liées aux importations. Pour atteindre la neutralité carbone, il faudrait la diviser par au moins 6 et ne pas dépasser 1,5 tonnes par an (source).
Un aller retour Paris-New-York émettant 2,5 tonnes d’équivalent CO2 par passager, les longs trajets en avion ne sont pas compatibles avec le budget carbone des Français.
Quelle est la part de l’avion dans les émissions de la France ?
Selon les chiffres de l’Insee (source), les émissions des avions ne représentent que 2 % des émissions de la France. Mais ce chiffre ne reflète pas la réalité car il ne prend pas en compte les vols internationaux, du fait que seuls les vols nationaux sont régis par l’accord de Paris sur le climat. Il ne prend pas non plus en compte les émissions indirectes de CO2 comme celles liées à la production et au transport du carburant, ni les émissions autres que le CO2 comme les traînées de condensation.
En prenant en compte les émissions indirectes et la moitié des vols internationaux, le think tank Shift Project évalue quant à lui la part de l’avion dans les émissions française à 6,4% (source).
Mais surtout l’avion est le mode transport qui émet le plus de gaz à effet de serre par kilomètre parcouru sur des distances nationales et européennes (cf rubrique suivante). Et il est en forte croissance. En nous abstenant de prendre l’avion, nous contribuons donc à réduire l’impact de l’homme sur la planète.
[FAQClick texte=”Je m’engage à réduire l’avion en 2020″]
Un vol court a-t-il plus d’impact sur le climat qu’un vol long ?
Oui… et non. L’avion consomme une part importante de son carburant au décollage et à l’atterrissage. Ce qui fait qu’un vol court (en France par exemple) a deux fois plus d’impact sur le climat qu’un vol long par kilomètre parcouru (source). Et il est en général plus facile de trouver un moyen de transport alternatif (train, covoiturage, …) pour un trajet court.
Pour autant, un vol long permet d’aller beaucoup plus loin, donc de parcourir beaucoup plus de kilomètres et donc de plus réchauffer la planète au total. En éliminant un vol Paris-New York, les économies sont plus fortes qu’en éliminant un Paris-Bruxelles. In fine, les vols court, moyen et long courrier représentent chacun un tiers des émissions.
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Combien y a-t-il d’avions dans le ciel ?
Un avion, deux avions, … 25 000 avions civils parcourent notre ciel ! En 2018, on comptait 38 millions de vols et 4,3 milliards de passagers (source).
Avec un record établi à 19 000 avions en vol en même temps, et 200 000 vols en une seule journée (source). Le tout provoquant plus de 900 millions de tonnes de CO2 pour les seules émissions directes, plus du double si on tient compte des émissions indirectes !
Or ce trafic aérien ne fait qu’augmenter, et pourrait même doubler dans les 15 à 20 prochaines années, à cause notamment des dizaines d’extensions d’aéroport prévues en France. Ces nouvelles infrastructures aéroportuaires seraient de véritables appels d’air favorisant la croissance du trafic et des émissions de CO2.
Une amélioration de l’efficacité des avions ne suffira pas à limiter leurs émissions. Il est temps de réduire leur usage !
Qui prend l’avion ?
Prendre l’avion est devenu plus fréquent en France ces dix dernières années en raison de la baisse des prix et des promotions qui rendent certains voyages accessibles pour des budgets modérés. Il est utilisé aujourd’hui à 49% pour partir en vacances, 28% pour des raisons professionnelles et 23% pour d’autres raisons, par exemple rendre visite à une famille éloignée (source).
Pour autant, l’avion reste avant tout un moyen de transport pour les personnes à hauts revenus.
A l’échelle internationale, 80% des humains sur Terre n’ont jamais pris l’avion (source : déclaration du PDG de Boeing). En France, 1 personne sur 7 n’a jamais pris l’avion (source).
Même au sein de celles et ceux qui prennent l’avion, l’utilisation est très inégale. Seuls 36% des français·e·s ont pris l’avion dans les 12 derniers mois (source), et la moitié des déplacements en avion sont dûs à 2% des voyageurs (source) les plus aisés !
Réduire son utilisation de l’avion, c’est donc aussi une mesure de solidarité avec toutes celles et ceux qui ne peuvent pas le prendre mais subissent de plein fouet ses conséquences environnementales.
Peut-on passer des vacances dépaysantes sans avion ?
Oui ! Les vacances c’est le moment par excellence pour s’échapper, penser à autre chose, rêver. Partir loin est une solution, mais pas la seule ! Pour apprendre à s’évader en France, découvrez l’infographie de l’ADEME et Chilowe.
Pourquoi les billets d’avion sont-ils souvent moins chers que le train ?
Si les billets d’avion sont souvent moins chers que le train, c’est en partie parce que l’aviation commerciale bénéficie de larges exonérations de taxes. Contrairement aux automobilistes qui paient de lourdes taxes sur le gazole et l’essence, les compagnies aériennes ne paient en effet pas de TICPE sur le kérosène. Le cadeau se chiffre en milliards d’euros : 3.6 milliards selon la commission des finances de l’assemblée nationale (Source, p248), mais en fait le double, 7,2 milliards, si on appliquait le même taux que pour l’essence auto.
Il faut également savoir que les billets pour les vols internationaux et vers l’Outre-mer sont totalement exonérés de TVA et que les vols intérieurs bénéficient d’un taux réduit de 10% (Source, p 67). Aucun chiffrage de ce privilège n’est malheureusement disponible.
Supprimer ces exemptions serait une simple mesure d’équité et permettrait de réduire l’avantage concurrentiel de l’avion. De plus, ces subventions déguisées pourraient être redirigées vers le train et autres transports à faible impact carbone.
Quel est l’impact des déplacements professionnels dans le cas de l’avion ?
Arrêter de prendre l’avion en 2020 est un choix individuel… pour les déplacements personnels. Mais de nombreux·ses salarié·e·s se voient imposer des voyages en avion à la fois polluants et fatigants. En France, près de 30% des vols ont lieu pour des raisons professionnelles (source). Les organisations, institutions publiques et entreprises ont donc une large responsabilité dans l’utilisation de l’avion.
Il est temps de les convaincre que la plupart des réunions peuvent se tenir en restant les pieds sur terre. Voici 3 questions à (se) poser avant de se rendre en avion à une réunion :
- Cette réunion est-elle vraiment utile ? Ma réunion va-t-elle changer la face du monde ? Non ? Prendre l’avion oui ! Alors est-il vraiment essentiel d’aller rencontrer ces quelques personnes, ou de donner une présentation d’une heure aussi loin ?
- Cette réunion peut-elle se faire à distance ? La poignée de main et le regard sont irremplaçables. Mais une fois la confiance créée par de premiers échanges, il est parfaitement possible d’organiser la grande majorité des réunions par visioconférence !
- Peut-on aller à cette réunion autrement ? Quatre heures de train pour aller de Toulouse à Paris ? C’est l’occasion de travailler en déconnexion, de prendre du recul par rapport à ses missions ou encore de faire une pause pour refaire le plein d’énergie !
Pour que votre organisation s’engage à diminuer son recours à l’avion, renvoyez le responsable RSE vers [email protected]
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